Stockholms Dagblad - Questions autour du don de 180.300 euros de Mbappé à cinq policiers

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Questions autour du don de 180.300 euros de Mbappé à cinq policiers
Questions autour du don de 180.300 euros de Mbappé à cinq policiers / Photo: FRANCK FIFE - AFP/Archives

Questions autour du don de 180.300 euros de Mbappé à cinq policiers

Kylian Mbappé pouvait-il le faire ? Quelle était la mission des policiers ? De nombreuses interrogations entourent le don de 180.300 euros du capitaine de l'équipe de France à cinq fonctionnaires chargés de la sécurité des Bleus, à l'origine de l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris.

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. Le don qui a déclenché l'affaire

Un don de 60.300 euros de Kylian Mbappé au CRS chargé de la sécurité des Bleus, provenant de sa prime du Mondial-2022, a déclenché l'affaire car il a été signalé par un banquier à Tracfin, la cellule de renseignement financier de Bercy, en juillet 2024, selon une source ayant connaissance du dossier.

Quatre brigadiers-chefs ont eux reçu 30.000 euros chacun dans ce même cadre, ce qui fait un total de 180.300 euros.

"Le don reçu pour le Mondial-2022 était licite, fait par chèque et n'avait pas besoin d'être déclaré. Cela n'a aucun sens de faire un lien a posteriori entre ce don et les interventions réalisées par mon client en 2023 auprès de Kylian Mbappé dans le cadre de déplacements publics", a assuré vendredi à l'AFP l'avocat du commandant, Jean-Baptiste Soufron.

"Ces interventions qui n'ont bénéficié d'aucune contrepartie relevaient de son rôle normal de responsable de la sécurité, et ce d'autant plus qu'il l'avait déjà fait pour d'autres joueurs par le passé au cours de ses 21 ans de mise à disposition auprès de la FFF", a précisé l'avocat.

L'entourage de Kylian Mbappé a transmis un communiqué dans lequel il assure que "tout a été fait dans le respect des règles", "sans aucune contrepartie", ajoutant que "depuis ses débuts en équipe de France, il a toujours choisi de reverser l'intégralité de ses primes de sélection".

. L'enquête judiciaire

Sur cette affaire révélée par le Canard enchaîné, le parquet de Paris a confirmé jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire pour travail dissimulé et blanchiment de fraude fiscale sur ces soupçons de prestations privées irrégulières.

Ce signalement fait "état d'opérations financières atypiques au profit de cinq fonctionnaires de police" affectés à la protection des équipes de France, selon le parquet qui ajoute que "trois agents de sécurité privée" ont également été rétribués.

La Fédération française de football (FFF) "ne fera aucun commentaire sur une enquête en cours, de surcroît s'agissant de faits extérieurs à son périmètre de responsabilité", a-t-elle dit dans une déclaration envoyée à l'AFP.

. L'enquête de l'IGPN, le voyage au Cameroun

Selon une source proche du dossier, à la suite du signalement de Tracfin, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a ouvert une enquête administrative visant le responsable de la sécurité.

Celle-ci ne vise pas le don reçu de Mbappé mais l'éventualité que le CRS ait débordé le cadre de ses missions.

L'un des déplacements de la star en juillet 2023 au Cameroun, pays d'origine de son père, où il était accompagné par le policier, est notamment visé par l'enquête.

Les chèques correspondant au don de l'attaquant des Bleus sont antérieurs à ce voyage. Le commandant de police "n'a jamais été rémunéré pour sa présence auprès de Kylian" en Afrique, assure le camp Mbappé.

Selon le Canard Enchaîné, qui a révélé l'affaire, il lui est demandé de rembourser 1,2 million d'euros, correspondant à ses salaires depuis 2011, une somme qu'une source a confirmé à l'AFP.

. Une convention au cœur du problème

La mission exacte des forces de l'ordre auprès de l'équipe de France est régie par une convention que l'AFP n'a pas pu consulter mais que deux sources en ayant connaissance estiment "mal adaptée" à la réalité du travail des forces de l'ordre, excédant largement toujours selon ces mêmes sources ce qui est prévu par le texte.

Il prévoirait notamment que le policier assure 80 jours par an de mission pour l'équipe de France, ce qui est bien en-dessous de son travail effectif selon les mêmes sources.

Cette convention a été signée en 2011, pour cadrer une mission que le policier incriminé effectuait depuis 2004 auprès des Bleus.

La FFF souligne pour sa part "la très grande qualité des services et le professionnalisme de l'équipe de fonctionnaires de police mise à sa disposition par le ministère de l'Intérieur pour la sécurisation de l'équipe de France".

J.Jonsson--StDgbl