Stockholms Dagblad - Reprise partielle ou liquidation? L'aciériste Novasco va connaître son sort

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Reprise partielle ou liquidation? L'aciériste Novasco va connaître son sort
Reprise partielle ou liquidation? L'aciériste Novasco va connaître son sort / Photo: SEBASTIEN BOZON - AFP/Archives

Reprise partielle ou liquidation? L'aciériste Novasco va connaître son sort

Le sort des 760 salariés de l'aciériste Novasco, en redressement judiciaire, pourrait être scellé mercredi par la justice, appelée lors d'une nouvelle audience à dire si l'entreprise est reprise au prix d'une casse sociale importante, ou si elle met tout bonnement la clé sous la porte.

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Les deux repreneurs potentiels de l'ex-Ascométal, entendus fin octobre par le tribunal judiciaire de Strasbourg, doivent convaincre la chambre commerciale que leurs offres sont sérieusement financées.

Il s'agit de l'industriel français Europlasma et d'un consortium d'investisseurs français réunis autour de Julien Baillon, à la tête de la PME ardennaise Métal Blanc, reçus à partir de 9h30 en audience non publique.

Le premier groupe propose de reprendre les sites de Saint-Etienne, Custines (Meurthe-et-Moselle) et Leffrinkoucke près de Dunkerque (Nord). Le principal, l'aciérie électrique d'Hagondange (Moselle), pourrait l'être aussi mais au prix de licenciements massifs - seuls 75 emplois seraient sauvés, sur les 450 actuels.

Le consortium autour de Métal Blanc, en revanche, n'a proposé de reprendre que le site des Dunes, à Leffrinkoucke.

L'offre du consortium "a pu être sensiblement améliorée" et le groupement d'investisseurs travaille avec "une motivation, une envie sans faille en espérant un dénouement favorable", a indiqué mardi à l'AFP le directeur de la communication de Métal Blanc, Bruno Guillen.

- "Catastrophe sociale majeure" -

Les candidats à la reprise devront toutefois présenter davantage de preuves du sérieux de leur plan que lors de l'audience précédente, a prévenu Yann Amadoro, délégué syndical CGT à Hagondange.

Et si aucun des deux ne convainc le tribunal, celui-ci pourra prononcer la liquidation de l'entreprise, envoyant au chômage ses près de 760 salariés.

Les deux candidats devront surtout être "en mesure d'apporter les preuves concrètes de leur financement", selon Yann Amadoro.

"Dans tous les cas, nous allons vers une catastrophe sociale majeure, en particulier pour Hagondange : 450 salariés, 450 familles, un territoire", craint l'intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC) dans un communiqué.

"Ca va être difficile, je préfère le dire tout de suite, ça va être difficile", a répété le ministre de l'Industrie Sébastien Martin dimanche.

Il est même allé jusqu'à former le voeu de "redonner un avenir" à "ce site", semblant parler de l'usine d'Hagondange, dont il espère qu'elle "ne ferme pas et ne soit pas une friche".

Ce serait un nouveau coup dur pour la Moselle, déjà durement éprouvée par la désindustrialisation.

Les salariés d'Hagondange, qui pourront venir à Strasbourg mercredi dans des bus affrétés par les syndicats et ont prévu un rassemblement devant le palais de justice, ont aussi décidé d'actions de blocage jeudi et vendredi, pour réclamer des conditions améliorées de départ.

- "non-sens écologique" -

Des représentants du personnel de Novasco doivent être reçus par le ministre de l'Industrie en fin de semaine, ont aussi annoncé les élus aux salariés lors d'une assemblée générale lundi à Hagondange.

Novasco, qui fabrique des aciers spéciaux, notamment pour le secteur automobile, en est à son quatrième redressement judiciaire depuis 2014.

Le groupe avait été repris en 2024 par le fonds d'investissement britannique Greybull Capital, qui avait promis d'y injecter 90 millions d'euros tandis que l'Etat verserait 85 millions.

Si l'Etat a globalement tenu ses engagements financiers, Greybull n'a apporté que 1,5 million d'euros, selon les syndicats.

"On va voir comment ils comptent assumer une part de leur responsabilité", a déclaré la semaine dernière le ministre délégué chargé de l'Industrie, Sébastien Martin.

Les syndicats en appellent aux pouvoirs publics pour sauver cette aciérie électrique, dont la disparition serait, selon eux, un "non-sens écologique et stratégique" dans un secteur où il est difficile de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Sollicité, Europlasma n'a pas fait de commentaire.

L'industrie sidérurgique européenne multiplie les plans de licenciements, souffrant entre autres de la concurrence chinoise, des coûts élevés de l'énergie, ainsi que des difficultés des constructeurs automobiles, gros consommateurs d'acier.

B.Karlsson--StDgbl