Stockholms Dagblad - Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

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Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza
Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza / Photo: HAZEM BADER - AFP

Bethléem renoue avec l'esprit de Noël à la faveur de la trêve à Gaza

Au son des cornemuses et des tambours, les scouts palestiniens ont paradé mercredi dans les rues de Bethléem, donnant le coup d'envoi du premier Noël festif célébré dans la ville de Cisjordanie, berceau du christianisme, depuis la guerre à Gaza.

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A des milliers de kilomètres de là, Léon XIV présidera tard mercredi soir au Vatican la première messe de Noël de son pontificat.

Sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome, le pape devrait axer son homélie sur la paix et la fraternité, après une année encore marquée par les conflits.

Par solidarité avec les Palestiniens du territoire, les festivités avaient été annulées mais l'immense sapin de Noël, décoré de boules rouge et or, s'est de nouveau illuminé début décembre devant la basilique de la Nativité.

Une joie permise par la très fragile trêve en vigueur à Gaza depuis plus deux mois.

- "Noël est vraiment arrivé" -

Mercredi, des centaines de personnes ont envahi les rues de la ville pour assister au défilé des scouts sur l'emblématique place de la Mangeoire, égrenant les chants traditionnels.

"On sent que Noël est vraiment arrivé", se réjouit Milagros Anstas, 17 ans, dans son uniforme bleu et jaune. "C'est une journée pleine de joie, parce qu'avant on ne pouvait pas célébrer à cause de la guerre", dit-il à l'AFP.

Pour Katiab Amaya, 18 ans, ces festivités sont synonymes "d'espoir". Au Moyen-Orient, "il y a encore des Chrétiens qui célèbrent et nous préservons les traditions", confie-t-elle.

Comme dans d'autres pays du Moyen-Orient les Chrétiens représentent une minorité en Terre sainte, avec une communauté de 185.000 personnes en Israël et 47.000 dans les territoires palestiniens.

Malgré l'esprit de fête qui règne dans la ville, la municipalité de Bethléem a tenu à tempérer quelque peu le faste des célébrations. Car malgré le cessez-le-feu, les Palestiniens de Gaza restent frappés par une grave crise humanitaire.

L'écrasante majorité des 2,2 millions de Gazaouis, souvent déplacés par le conflit, a tout perdu. Et des centaines de milliers vivent encore sous des tentes, impuissants face aux pluies hivernales.

- "Retrouver une vie normale" -

Jusqu'à présent, les Gazaouis "vivaient en mode survie", a souligné lundi le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, à son retour de Gaza où il a célébré une messe de Noël avec la minuscule communauté chrétienne.

Sa visite lui a permis de ressentir "le désir de retrouver une vie normale" à Gaza, a-t-il dit.

Il dirigera mercredi à Bethléem la traditionnelle messe de minuit à l'Eglise de la Nativité, construite au 4e siècle sur la grotte où, d'après la tradition chrétienne, Jésus est né il y a plus de 2.000 ans.

La ville, dont l'économie dépend quasi-exclusivement du tourisme, se réjouit d'accueillir pèlerins et visiteurs, après les crises provoquées par la guerre, mais aussi la pandémie de Covid-19.

"Tous ces obstacles ont été levés cette année", lance George Hanna, venu de la ville voisine de Beit Jala. "J'espère que nous pourrons célébrer, faire en sorte que les enfants soient heureux. C'est pour ça que nous sommes ici".

Ailleurs dans le monde, alors que des millions d'enfants attendent avec impatience le père Noël, suivi à la trace par le site Flightradar, les festivités sont assombries en Australie par l'attentat antisémite survenu le 14 décembre sur la plage de Bondi.

"Noël sera différent cette année", a écrit sur X le Premier ministre Anthony Albanese, évoquant "une profonde tristesse".

O.Lindberg--StDgbl