Stockholms Dagblad - André Dussollier sur RTL: "La voix fait croire à une histoire sans l'image"

Stockholm -
André Dussollier sur RTL: "La voix fait croire à une histoire sans l'image"
André Dussollier sur RTL: "La voix fait croire à une histoire sans l'image" / Photo: Valery HACHE - AFP/Archives

André Dussollier sur RTL: "La voix fait croire à une histoire sans l'image"

"La radio a toujours fait partie de ma vie", dit à l'AFP le comédien André Dussollier, recrue inattendue de RTL, où il raconte chaque soir à 20H00 un grand récit contemporain de sa voix veloutée caractéristique.

Taille du texte:

Du mythique France-Allemagne de foot en 1982 à Marlon Brando en passant par la Pyramide du Louvre à Paris, le conteur aborde tous types de thèmes dans "Le grand récit". La journaliste Isabelle Choquet reçoit ensuite un invité, spécialiste ou témoin, pour approfondir l'histoire.

Q: Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce projet?

R: "J'aime raconter des histoires, et quand RTL m'a appelé, j'étais agréablement surpris: c'était plaisant de pouvoir raconter des histoires dont tout le monde a entendu parler mais dont on ne connaît pas forcément le détail. Et ces histoires racontent toujours quelque chose de l'humanité, de nous, à quelque époque qu'on vive.

RTL me propose des thèmes, des personnages, des événements, et maintenant qu'on commence à se connaître, il y a des échanges et je leur en propose aussi. Par exemple, je vais enregistrer tout à l'heure la Tour Eiffel: tout le monde la connaît, mais on n'imagine pas les obstacles qu'Eiffel et son équipe ont dû franchir."

Q: Quel rapport entretenez-vous avec le média radio?

R: "La radio a toujours fait partie de ma vie, d'enfant, d'adolescent et de ma vie professionnelle aussi. J'ai découvert la télévision très tard, à 13 ans (il en a 79, NDLR), donc la radio a été mon ustensile de communication avec le monde extérieur. J'écoutais tout: les arrivées du Tour de France, les débats, que j'adore. Puis quand je suis entré à la Comédie-Française, on enregistrait beaucoup de pièces de théâtre à la radio."

Q: Avez-vous conscience d'être un comédien dont énormément de gens connaissent la voix?

R: "C'est ce qu'on me dit, et j'en suis toujours étonné, parce qu'on ne fait pas attention à sa voix. Quand on fait du théâtre et du cinéma, c'est comme un élément de son expression générale, avec le corps.

Ce que j'aime bien dans la voix, c'est qu'on peut faire croire à une histoire sans qu'il y ait l'image comme à la télévision ou au cinéma: on peut créer le suspense avec les mots, avec les silences, avec l'écoute de l'auditeur, pour le surprendre."

Q: Justement, utilise-t-on différemment sa voix au théâtre, au cinéma et à la radio?

R: "Au théâtre, on est obligé de se faire entendre de toute une salle, sans donner l'impression qu'on veut se faire entendre. Quand il y a un micro, c'est le rêve, et c'est le plaisir du cinéma: on peut dire les choses tout bas. Quant à la radio, Orson Welles disait: +L'avantage de la radio sur le cinéma, c'est qu'à la radio, l'écran est plus large+. Car avec la voix, on imagine.

Mais pour moi, c'est le même métier, à la radio, au théâtre, au cinéma: donner l'impression à l'auditeur ou au spectateur qu'il regarde par le trou de la serrure ce qui se passe chez le voisin."

Q: Quels sont vos projets actuels au cinéma?

R: "J'ai tourné un film tiré d'une pièce de théâtre, +Chers parents+, avec Miou-Miou et Arnaud Ducret, qui va sortir bientôt.

J'ai également terminé le tournage d'un film au scénario très fort, +Jupiter+: c'est la salle qui se trouve en-dessous de l'Elysée, où le président de la République décide s'il appuie sur le bouton de l'arme nucléaire. Denis Ménochet joue le président et moi le chef d'état-major des armées.

Et à partir d'octobre, je vais tourner un film en France et en Colombie, +L'Adoption+, avec François Damiens. C'est l'histoire d'une petite fille colombienne qui est adoptée par mon fils à la suite d'un tremblement de terre."

P.Jakobsson--StDgbl