Stockholms Dagblad - Migration: Londres et Berlin s'accordent pour sévir contre les passeurs

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Migration: Londres et Berlin s'accordent pour sévir contre les passeurs
Migration: Londres et Berlin s'accordent pour sévir contre les passeurs / Photo: Leon Neal - POOL/AFP

Migration: Londres et Berlin s'accordent pour sévir contre les passeurs

Londres et Berlin se sont entendus jeudi à Londres pour renforcer la lutte contre les passeurs et renforcer leur coopération en matière de défense, lors de la première visite officielle du chancelier allemand Friedrich Merz au Royaume-Uni.

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Le Premier ministre britannique Keir Starmer s'est dit "très reconnaissant" envers l'Allemagne, qui a accepté selon lui de modifier cette année sa législation pour criminaliser la facilitation de l'immigration clandestine vers le Royaume-Uni.

Il a salué "son leadership sur ce sujet", afin de faire en sorte "que les petits bateaux stockés ou transportés en Allemagne puissent être saisis", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse commune.

L'Allemagne est régulièrement citée comme l'une des bases arrière pour les canots gonflables utilisés par des milliers de migrants pour traverser la Manche. Ces traversées battent cette année des records, avec déjà plus de 22.000 personnes arrivées sur les côtes anglaises.

Le chancelier allemand a lui simplement confirmé avoir échangé sur ce thème jeudi avec Keir Starmer, "afin que nous coopérions étroitement" sur le sujet.

Il a annoncé un prochain accord tripartite entre le Royaume Uni, l'Allemagne et la France sur le sujet. "Nous voulons réduire considérablement l'immigration illégale dans toute l'Europe", a-t-il dit.

Le président Emmanuel Macron sera à Berlin mercredi prochain, après sa visite d'Etat en Angleterre la semaine dernière.

Selon M. Merz, les positions des trois pays du groupe "E3" se "rapprochent étroitement en matière de politique de sécurité, de politique migratoire, mais aussi de politique économique".

L'accord annoncé jeudi entre Londres et Berlin, appelé traité de Kensington, a été qualifié d'"historique" par M. Starmer, qui a reçu M. Merz à Downing Street, après la signature au Victoria & Albert Museum.

Ce traité de Kensington contient, selon le chancelier allemand, un accord pour simplifier les procédures aux frontières lors des échanges scolaires.

Permettre à "la nouvelle génération" d'apprendre à se connaître est une "bonne base" pour le développement de nos relations", a-t-il déclaré lors de la signature.

- Réchauffement post-Brexit -

Cet accord va aussi permettre aux Britanniques d'utiliser les portiques électroniques pour scanner leurs passeports plus rapidement à leur arrivée en Allemagne, dès la fin août.

Sur fond de guerre en Ukraine, il ancre aussi la volonté des deux pays de "renforcer la sécurité euro-atlantique et assurer une dissuasion efficace contre les agresseurs potentiels" grâce à leurs forces de défense, tout en envisageant de renforcer la coopération dans ce domaine à l'avenir.

Downing Street a ajouté que les deux dirigeants étaient d'accord pour renforcer les exportations d'armes, tels les véhicules blindés Boxer et avions Typhoon, avec des commandes supplémentaires pouvant atteindre "des milliards de livres".

Mi-mai, les deux pays avaient déjà annoncé vouloir travailler ensemble sur des missiles de longue portée de 2.000 km - largement supérieure à celle des missiles de croisière franco-britanniques Storm Shadow.

Lors de la visite d'Etat d'Emmanuel Macron la semaine dernière - la première d'un chef d'Etat de l'Union européenne depuis le Brexit - Paris et Londres ont acté un rapprochement d'ampleur en matière de dissuasion nucléaire, promettant de coordonner leurs moyens respectifs en cas de menace sur l'Europe.

A l'occasion de la venue du chancelier à Londres, une source gouvernementale allemande a déclaré qu'il "ne fallait pas sous-estimer" à quel point les relations avec le Royaume-Uni s'étaient améliorées depuis l'expérience "traumatisante" du Brexit.

Jeudi, Friedrich Merz a toutefois dit personnellement "déplorer" le départ du pays de l'Union européenne.

L'accord entre Londres et Berlin doit aussi permettre davantage de coopération dans les secteurs stratégiques comme l'intelligence artificielle.

Côté transport, les deux pays veulent améliorer leurs liaisons ferroviaires. Le mois dernier, Eurostar a annoncé vouloir lancer un train reliant Francfort à Londres début 2030, ce qui serait la première connexion directe entre le Royaume-Uni et l'Allemagne.

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B.Karlsson--StDgbl