Nématode du pin: jusqu'à 4.000 euros de dédommagement de l'Etat par arbre contaminé et abattu
Le ministère de l'Agriculture a détaillé, vendredi au Journal officiel, les mesures de soutien financier qui seront apportées par l'Etat aux sylviculteurs pour éradiquer le nématode du pin, prévoyant notamment une indemnisation pouvant aller jusqu'à 4.000 euros par arbre contaminé et abattu.
Cette enveloppe financière à destination des propriétaires forestiers avait été annoncée le 23 décembre par la ministre de l'Agriculture, après que le ver ravageur, dont le nom scientifique est Bursaphelenchus xylophilus, a été détecté cet automne pour la première fois en France.
Selon l'arrêté publié vendredi au JO mais en date du 22 décembre, "les propriétaires ou détenteurs de végétaux, produits végétaux ou autres objets qui ont fait l'objet d'une mesure de lutte ordonnée par l'autorité administrative (...) dans le cadre de la lutte contre Bursaphelenchus xylophilus en vue de son éradication, peuvent prétendre à une prise en charge par l'Etat".
Cette prise en charge est "limitée aux coûts directs induits par les mesures de lutte mises en œuvre, dans le cadre de la première découverte de cet organisme de quarantaine prioritaire sur le territoire français", précise l'article 1 de l'arrêté.
Parmi ces coûts directs figurent notamment l'abattage, le broyage, le transport et le traitement des arbres contaminés et identifiés, ainsi que les surcoûts d'exploitation résultant des contraintes sanitaires imposées pour les arbres de diamètre supérieur ou égal à 12,5 cm.
Dans le détail, le barème d'indemnisation prévoit par exemple 400 euros par arbre "contaminé ou identifié sans analyse officielle négative" pour les propriétaires forestiers en zone infestée de 20 arbres et plus d'espèces sensibles au nématode du pin.
Cette somme monte à 3.000 euros par arbre contaminé pour les détenteurs ou propriétaires de moins de 20 arbres, et jusqu'à 4.000 euros pour les arbres de parcs et jardins de grandes dimensions.
L'annonce du déblocage de fonds pour aider les sylviculteurs face à cette crise du nématode du pin avait été saluée dès mardi par les professionnels du secteur qui début décembre avaient réclamé au gouvernement des "procédures d'urgence" et des financements pour lancer le plan "d'éradication".
La profession a évalué à "plusieurs dizaines de millions d'euros" les pertes liées à cette crise.
Le nématode du pin est classé "organisme de quarantaine prioritaire" par la législation européenne, indique l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Il est considéré par les autorités comme "une menace sanitaire majeure" pour les forêts de résineux, selon la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt de Nouvelle-Aquitaine (Draaf).
G.Danielsson--StDgbl