Ukraine : 17 morts, dont quatre enfants, dans des frappes russes sur Kiev
Des missiles et des drones russes ont éventré des immeubles d'habitation à Kiev, causant la mort d'au moins 17 personnes, dont quatre enfants, au cours d'une des plus importantes attaques aériennes russes contre l'Ukraine.
Le chef de l'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a dans la foulée accusé Moscou de préférer "continuer à tuer" plutôt que négocier la paix.
Les démarches diplomatiques se sont accélérées ces dernières semaines sous la houlette du président américain Donald Trump. Mais elles n'ont pas donné de résultats concrets et l'armée russe a intensifié ses bombardements.
La Russie, qui envahit l'Ukraine depuis février 2022, "ne recule devant rien" pour la "terroriser", a réagi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, tandis que les locaux de la délégation de l'UE dans le centre de la capitale ukrainienne ont été endommagés pendant cette attaque nocturne.
Situé à proximité, le bureau du British Council a également subi des dégâts.
Conséquence, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont respectivement convoqué les ambassadeurs russes à Bruxelles et à Londres.
Le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine "tue des enfants et des civils et sabote les espoirs de paix", s'est de son côté emporté le Premier ministre Britannique Keir Starmer.
Cependant que le président français Emmanuel Macron a condamné la "terreur" et la "barbarie" de la Russie avec ces "attaques insensées d'une grande cruauté".
- "Un massacre de civils délibéré" -
Dans un quartier oriental de Kiev, les secouristes ont dégagé plusieurs corps des gravats d'un bâtiment résidentiel totalement détruit, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
"Si j'étais allé à l'abri une minute plus tard, je ne serais pas là aujourd'hui, j'aurais été enseveli", a raconté à l'AFP Andriï, blessé à l'œil et dont l'appartement a été soufflé.
Pendant cette attaque nocturne, les forces russes ont tiré 598 drones et 31 missiles sur l'Ukraine, selon l'armée de l'air ukrainienne.
La Russie "choisit de continuer à tuer et non de mettre fin à la guerre" et "n'a toujours pas peur de conséquences" de ses actes, a lancé le Volodymyr Zelensky, parlant de "massacre de civils horrible et délibéré".
Il a dit espérer de nouvelles sanctions contre ce pays et appelé les alliés de celui-ci, tels que la Chine et la Hongrie, membre de l'Union européenne, à adopter une positions ferme vis-à-vis de la Russie, qui occupe 20% du territoire ukrainien dans l'est et le sud.
"Toutes les échéances ont déjà été dépassées, des dizaines d'opportunités diplomatiques ont été gâchées", a ajouté M. Zelensky.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a pour sa part assuré jeudi que la Russie restait "intéressée" par des négociations de paix avec l'Ukraine mais qu'elle continuerait de bombarder son voisin.
L'armée russe a affirmé avoir ciblé les "entreprises du complexe militaro-industriel", n'ayant jamais admis avoir visé des civils ukrainiens.
Après trois ans et demi du conflit le plus sanglant en Europe depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale, plusieurs quartiers de la capitale ukrainienne, épargnée pendant plusieurs semaines, ont vécu une nuit d'intenses frappes.
Des reporters de l'AFP ont entendu de fortes explosions et vu un missile être abattu.
- Rencontre à New York -
Fin juillet, des bombardements russes avaient fait plus de 30 morts à Kiev, l'une des attaques les plus meurtrières qu'ait subies cette ville.
Ces frappes avaient poussé Donald Trump à accroître la pression sur Moscou pour accepter une trêve et conduit à sa rencontre avec son homologue russe en Alaska le 15 août.
Après ce sommet, suivi par une visite à Washington de M. Zelensky accompagné de ses alliés européens, le président américain a dit vouloir préparer une réunion en face-à-face entre les chefs d'Etat russe et ukrainien.
La perspective d'une telle rencontre semble depuis s'éloigner, la Russie ayant fait comprendre qu'elle n'était pas à l'ordre du jour.
Avant la conclusion d'un hypothétique accord de paix, l'Ukraine veut obtenir des garanties de sécurité des Occidentaux pour dissuader Moscou de toute nouvelle attaque.
M. Zelensky a annoncé que des membres de son équipe allaient rencontrer vendredi à New York des représentants du gouvernement aémricain.
Pour mettre fin à son assaut, la Russie réclame notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées, en plus de la Crimée annexée en 2014, et renonce à intégrer l'Alliance atlantique. Ce que Kiev juge inacceptable.
L'armée russe a de son côté dit avoir intercepté 102 drones ukrainiens, à un moment où les attaques aériennes contre les raffineries de pétrole en Russie ont fait s'envoler le prix de l'essence.
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X.Haglund--StDgbl