

Equipe de France: les leçons d'une rentrée
Six points en deux matches, le retour en forme de Mbappé, un jeu résolument tourné vers l'offensive et la révélation Koné: hormis la polémique autour des blessures de Dembélé et de Doué, la dernière rentrée de Didier Deschamps en tant que sélectionneur s'est déroulée sans accrocs pour la France, bien lancée dans les qualifications du Mondial-2026.
. Une entame idéale
Dans un groupe D largement à leur portée, les Bleus ont logiquement débuté de la meilleure des manières leur campagne en vue de la Coupe du monde aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada et sont d'ores et déjà en tête avec trois longueurs d'avance sur l'Islande.
Il reste encore du chemin avant d'obtenir le billet pour la phase finale mais celui-ci semble quand même bien balisé. D'autant que le prochain rendez-vous est fixé au 10 octobre au Parc des Princes contre l'Azerbaïdjan, la nation la plus faible de la poule, juste avant un déplacement en Islande le 13 octobre.
"Le bilan est positif", a ainsi jugé Deschamps mardi à l'issue du succès face à l'Islande (2-1).
Seules contrariétés: les longues indisponibilités des deux attaquants du PSG Ousmane Dembélé et Désiré Doué, sources de tension avec le club champion d'Europe. Mais au vu des adversaires proposés, leurs absences ne devraient pas être trop préjudiciables pour traverser l'Atlantique.
. Mbappé, leader retrouvé
L'attaquant du Real Madrid semble totalement revigoré sous le maillot bleu. Il y a un an, la superstar française ne cachait pas une certaine lassitude et affichait une mine boudeuse au moment de retrouver la sélection après un Euro-2024 raté. L'ouverture en octobre dernier en Suède d'une enquête pour viol le concernant, selon la presse locale, n'avait fait qu'ajouter au malaise avant que le parquet n'annonce la clôture des investigations en l'absence de preuves suffisantes. Mais toutes ces avanies sont désormais derrière lui.
Sur le terrain, Mbappé, de nouveau rayonnant physiquement, a retrouvé son efficacité, à l'image de ses prestations au Real, et ses deux réalisations contre l'Ukraine (2-0) et l'Islande lui ont permis de dépasser Thierry Henry au classement des meilleurs buteurs de l'histoire des Bleus (52), à cinq petites longueurs du record détenu par Olivier Giroud.
"L'équipe de France aura toujours besoin de Kylian. Il est bien, épanoui, affûté, et ça se voit. Il fait tout pour mettre le curseur toujours plus haut. C'est un joueur hors normes", a expliqué Deschamps, alors que le milieu Manu Koné a salué "un très grand leader".
. Une philosophie plus offensive
Malgré les difficultés constatées face à l'Islande, une évidence s'impose: les Bleus ont changé de visage depuis plusieurs mois. Confronté à un flot de critiques pour le jeu restrictif déployé, notamment durant l'Euro-2024, Deschamps a osé modifier son organisation lors du quart de finale retour de la Ligue des nations contre la Croatie (2-0, 5 t.a.b à 4), le 23 mars au Stade de France, et opté pour un schéma en 4-2-3-1 certes énergivore mais beaucoup plus spectaculaire que son classique 4-3-3.
Avec à la baguette Michael Olise, installé au poste de N.10, les vice-champions du monde se créent plus d'occasions et les statistiques s'en ressentent. En cinq sorties, les Français ont inscrit 12 buts et Deschamps, bien aidé par un vivier exceptionnel dans le secteur offensif, compte bien pérenniser cette nouvelle philosophie.
"Il faudra trouver le juste équilibre, parce qu'on est portés vers l'avant. Mais je ne vais pas renoncer à ce que nous faisons de bien et mettre l'adversaire en difficulté", a-t-il estimé durant le rassemblement.
. Koné s'est fait une place
Avec Michael Olise, Manu Koné est l'autre joueur à avoir profité de la période d'"oxygénation" du groupe décidée par Deschamps la saison dernière en Ligue des nations. Aux côtés du pilier de l'entre-jeu Aurélien Tchouaméni, le milieu de la Roma, finaliste des JO de Paris-2024 sous les ordres de Thierry Henry comme Olise, a crevé l'écran par son abattage et ses qualités de percussion. Une bonne pioche qui sera difficile à déloger du onze de départ.
Deschamps ne tarit d'ailleurs pas d'éloges sur le joueur de 24 ans. "Il a été trop souvent sous-estimé. Il a fait une très bonne saison et il fait des choses intéressantes avec nous. Il prend de la confiance, il est très efficace à la récupération et dans l'utilisation du ballon aussi. Il prend de la place", a-t-il déclaré.
kn/bde
K.Jansson--StDgbl